Bianchimani

Un chien vaut mieux que...

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Max, vous parlez d'un nom !

Enfin j'aurais pu passer et faire avec, mais...

Ces deux glandus m'ont imposé Lisa, et pourquoi pas Loana !

Lisa c'est tout ce que je déteste l'air suffisant, la démarche prétentieuse avec queue et popotin frétillants, et le reste à l'avenant.

Pour un oui et même un non, ce qui prouve sa complexité, c'est l'aboiement distingué et criard à la fois. Le truc de bourge, quoi ! Pour un sans collier comme moi, trouvé dans une poubelle et né d'inconnus, vous pouvez imaginer.

N'importe comment, j'étais dans le caca puisqu'ils ont hésité, avant d'opter pour Blanchette , (je l'ai baptisé comme ça parce qu'on ne sait jamais, si un loup passe par là et qu'il la prenne pour une chèvre... on peut toujours rêver !) entre un chihuha et un Yorkshire.

Toujours est-il que je m'appelle Max, grrrr... et que j'ai une co-locataire, Lisa, re-grrrr... une caniche blanche (et il n'y a aucun non-voyant dans la famille !), immaculée de surcroît.

Et ouais ! Je suis un clébard !

Tu parles d'un statut !

Il paraît que j'avais besoin d'une compagnie, dixit les deux phénomènes qui m'ont recueilli, c'est leur terme. Bizarre car je ne me souviens pas d'avoir été cueilli ! Inutile de ouahouahter car dans tous les cas de figures, ils ont toujours raison.

Je vous passe les conneries intelligentes du style : "Tu vois il me reconnaît !" et ce tous les soirs lorsque le chef de la meute rentre du boulot. Evidemment, il me prend pour qui ce jobastre ! Un chien myope et désolfactisé. Il doit faire 110 kgs et il sent le poiscaille à plus de 14 km. Même s'il se met deux litres de number five de l'autre Coco, il empeste toujours le mérou avarié.

A croire qu'il amène du boulot à la maison.

Et dire que sa boutique s'appelle "Aux senteurs de l'Océan".

On comprend le flux d'immigration vers la Méditerranée !

Moi ! Quoi, moi ? Ah ! vous voulez parler de mon pédigree et de quoi j'ai l'air ?

Simple, vous voyez Alain Delon ! Imaginez-le en vrai homme, vous y êtes? Je sais, c'est pas fastoche... Faites encore un effort et imaginez le résultat en canidé. Vous avez le tableau ? Oui ! Simple, non !

Lui, c'est un émigré. Une espèce de normand-breton, la plaisanterie même pas vermotisable et le rire en option. Le teint rougeâtre tendance rouge vif. Nourriture essentielle, pomme et raisin. Pressurisés bien sûr !

Elle, ouais... Là c'est plus facile. Prenez tous ce que vous détestez et tout ce que vous aimez chez une femme.

Vous mettez le premier ingrédient et vous enlevez le deuxième et vous êtes quand même en dessous de la vérité ! 

Dans sa jeunesse elle faisait partie du club des Joyeuses Majorettes de la Capelette. Elle a essayé de lancer le bâton jusqu'à 33 ans. A cette époque elle facturait 75 kilos TTC pour un mètre 45. La jupette avait du mal !

Il faut dire que son père était chef de la clique où il jouait de la grosse caisse.

Sa femme lui avait laissé la pitchounette pour partir avec le trompette du philarmonique (deux qui la tiennent et... un qui se casse avec !) Donc, embué par ces tracas il ne voyait pas sa petite croître, comme il n'avait pas vu le reste !

A sa mort, une rencontre inopinée avec un platane, un des deux était imbibé mais il n'y a pas eu d'enquête pour déterminé les torts, les membres de l’orchestre ambulant, solidaires  avec le défunt récent ont viré l'orpheline paternelle en lui laissant son bâton et la grosse caisse familiale. Ceci et cela terminèrent sa carrière artistique.

Ces deux êtres d'exception se sont rencontrés sur Internet. Deux solitaires du clavier internautique.

Après quelques messages avantageux ils se sont rendus compte qu'ils ne pourraient échapper au face à face révélateur. Ils ont arrêté de donner une tournée avantageuse à leurs avantages virtuels en se confessant et en priant chacun de son côté que le miracle informatique ait lieu. Il eut évidemment lieu, sinon je ne serais pas là pour vous raconter leur vie de chien.

Lui, était poisseux dans un coin de Normandie. Elle, cagole pro dans un  coin de la Capelette. Ils fusionnèrent dans le sud et c'est là que je les ai heurtés.

Encore heureux car j'étais au bord de la piqure létale dans un refuge pour SNF (sans niche fixe). Vu que j'étais un des plus anciens pensionnaires, que je bouffais comme quatre et agrémenté d'un caractère contestataire, la directrice en chef des canigouphages avait décidé que pour mon bien, et pour apaiser mes souffrances (!!!) il fallait m'envoyer au paradis canin.

D'une logique implacable. C'est vous dire que lorsque j'ai vu arriver le couple Dubout, j'ai aussitôt flairé le moyen d'éviter la solution finale.

Et encore là, je vous ai raconté le moins rigolo !

Si vous insistez lourd et... même léger, m'est avis que je pourrais vous en dire des plus zygomaticables.

 

Mais je ne veux pas m'imposer !

 
Bianchimani

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